La lutte contre l’illettrisme en Afrique

Article : La lutte contre l’illettrisme en Afrique
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22 décembre 2023

La lutte contre l’illettrisme en Afrique

Lutter contre l’illettrisme en Afrique reste un combat permanent. Parce que  selon certains experts,  il y a encore beaucoup à faire dans ce domaine.  Hermann Labou est le représentant au Cameroun d’une plateforme de diffusions des œuvres jeunesse nommée Muna Kalati. Il a bien voulu nous édifier à ce sujet, car cela fait partie de leurs priorités.

Les missions de Muna Kalati

Hermann Labou dans les jardins du Monument de la Réunification. Crédit : Adelaïde Fouebou

Quelles sont les missions de Muna Kalati ?

Je commencerai par dire que Muna Kalati a été créée en 2017 par Christian Elongué qui vit aujourd’hui au Ghana. C’est un Média  qui s’est donné pour missions la promotion et la diffusion des œuvres jeunesse en Afrique. Ceci afin de valoriser la littérature jeunesse, et aussi de lutter contre l’illettrisme en Afrique.

 Le continent Africain est vaste. Et en Afrique on parle plusieurs langues. Comment comptez-vous y arriver ?

Dans un premier temps nous encourageons les auteurs dans la création, la production. Voilà pourquoi l’une de nos missions est la promotion des œuvres jeunesse. Ensuite, nous essayons d’étendre notre réseau. Nous avons à ce jour deux bases. L’une au Ghana qui s’occupe de l’Afrique Anglophone. Et l’autre ici au Cameroun qui s’occupe de l’Afrique Francophone.

Au delà de la plateforme

Pensez-vous que votre plateforme est accessible à tous ? Au-delà de la promotion des œuvres, que faites-vous d’autres ?

Effectivement, nous allons au-delà de notre plateforme. Nous avons par exemple un programme, celui des ambassadeurs  Muna Kalati. Il nous permet de travailler avec plusieurs personnes œuvrant dans la littérature jeunesse. Parce que c’est très important pour nous de collaborer avec les autres acteurs, et de les fédérer vers un même but.

Le but étant d’amener les enfants à s’intéresser davantage à la lecture et de lutter contre l’illettrisme vous voulez dire ?

C’est cela parce que la lecture instruit. Et si les enfants venaient à lire aussi par plaisir, un peu  comme on regarde un film, on aura marqué des points. Figurez-vous qu’un enfant sur dix en Afrique n’a pas accès au livre. Il faut que cela change. C’est la raison pour laquelle  nous souhaitons que d’ici 2040, le pourcentage de l’accès au livre en Afrique soit bien plus élevé.

Nous sommes ici au salon international du livre jeunesse et de la BD de Yaoundé (SALIJEY). Bien évidemment vous avez un stand. Vous menez bien d’actions sur le terrain visiblement ?

Naturellement, en dehors du SALIJEY, nous luttons chaque pour jour étendre davantage notre réseau mis sur pied il y a quelques années. C’est à travers lui que nous sommes arrivés à relever un challenge, celui de réaliser une base de données des œuvres  jeunesse de quelques pays Africains.

Les actions effectives

C’est une initiative uniquement de Muna Kalati, ou vous avez travaillé en collaboration avec d’autres associations ?

Nous y sommes parvenu grâce à Google News Initiative, un dispositif mondial lancé par Google qui vise à apporter un soutien financier aux organes de presse. Muna Kalati en a bénéficié. Et c’est grâce à ça que nous avons élaboré les bases de données. C’est l’occasion pour nous de remercier Google News Initiative.

Pouvons-nous connaitre les pays pour lesquels vous avez réalisé ces bases de données des œuvres jeunesse ?

(Sourire) Je vous les citerai avec plaisir. Nous avons la Guinée Conakry, le Bénin, le Sénégal, le Nigéria, le Ghana, la Gambie et je pense bien le Kenya. Voilà les pays sur lesquels nous avons travaillé. Et là ce n’est qu’une première phase. Nous continuerons car le travail est énorme.

Les actions au Cameroun

Les enfants venus participer aux activités ludiques et éducatives dans les jardins du Monument de la Réunification. Crédit : Adelaïde Fouebou

Depuis le début de notre entretien vous êtes focalisé à l’international. Qu’en est-il de vos activités sur le plan national, vous êtes bien représentant de Muna Kalati au Cameroun n’est pas ?

Tout à fait (sourire). Au Cameroun nous avons par exemple le programme « Lire pour guérir ». Ici nous pratiquons de la biblio-thérapie, des séances de lecture que nous organisons dans des centres des enfants défavorisés. Nous avons aussi le concept « Un dimanche, une famille ».

A quoi consiste-t-il ?

Il consiste à aller vers les familles, et à organiser avec elles des activités ludiques et éducatives à base des comptines africaines. Parce que ces comptines sont des ressources éducatives très importantes. Il y a un contenu linguistique très intéressent qui permet aux enfants de se familiariser avec la nature.

Vous devez certainement travailler en partenariat avec d’autres organismes ?

Bien entendu, nous travaillons d’autres organismes d’ici et d’ailleurs. On peut citer ici : Les éditions Akoma Mba et Andikra, Akamai Kids. Il y a aussi Saraaba éditions, Rawda Kids,  APIDCA, l’Alliance Franco-Camerounaise de Dschang entre autres.

Hermann Labou Phonéticien et Doctorant à l’Université de Dschang, représentant de Muna Kalati au Cameroun, nous vous remercions tout en vous souhaitant bonne route.

C’est moi qui vous remercie, bonne continuation à vous également.

Propos recueillis par Adelaïde Fouejeu Fouebou

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