La Covid-19 : une « pandémie de l’ombre »

Article : La Covid-19 : une « pandémie de l’ombre »
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21 août 2021

La Covid-19 : une « pandémie de l’ombre »

La Covid-19 n’est pas la toute première grippe, à avoir inquiété le corps médical. La grippe espagnole en 1918, causée par le virus de la grippe A(H1N1) fit parler d’elle.  Mais le coronavirus aura aussi fait couler beaucoup d’encre et de salive. Et, Mme Phumzile Mlambo-Ngcuka, ancienne Vice-Présidente de l’Afrique du Sud et Directrice exécutive de l’ONU femmes, n’a pas hésité à qualifier cette maladie de « pandémie de l’ombre ».

Au fait, qu’est-ce qu’une « pandémie de l’ombre ? »

Quelques explications

Pour mieux le comprendre, nous allons procéder pas à pas. Lisons d’abord cet avertissement des Nations Unies passé presque inaperçu. Avertissement relevé par Sandrine BERTHAUD-CLAIR dans le journal Le Monde (sans publicité) :

En septembre 2020, les Nations Unies prévenaient que trente ans de progrès remarquables en termes de santé maternelle et infantile risquaient d’être réduits au néant par la crise sanitaire du nouveau coronavirus.

Les Nations-Unies soulignaient donc en ce moment-là, que la crainte d’être contaminé sur les lieux de consultation, perturberait fortement l’accès aux soins. Et cela se vérifie bien.

Car, on peut le constater aujourd’hui, les limites aux déplacements ont causé les problèmes d’approvisionnement en médicaments, vaccins, contraceptifs et matériels médicaux. Voilà donc l’autre type de ravages causé par le coronavirus.

Quelques dons pour lutter contre la Covid-19. Crédit photo: Wikimedia Commons

L’insuffisance des soins chez les enfants malades

Nous référant une fois de plus au journal Le Monde :

Il est indiqué que le Fonds des Nations Unies pour l’Enfance (UNICEF) et l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) ont mené des enquêtes. Il en ressort qu’il a eu d’importantes perturbations des services de santé essentiels dans plus des deux tiers des pays du monde en 2020.

On parle de 63% de baisse du suivi pré et postnatal, une prise en charge des enfants malades et en malnutrition réduite de moitié.

Voilà donc où nous a mené le coronavirus. Et tous ces ravages passent parfois inaperçus. Les médias étant plus fixés sur le nombre de malades, des personnes hospitalisées et les politiques de distanciations. Ce qui n’est pas une mauvaise chose, bien au contraire, cela nous renseigne sur le niveau l’évolution ou de régression de la maladie.

Mais le coronavirus a une face cachée qu’il faut aussi combattre.

Ce que disent les statistiques

Nous le savons bien, en trente ans, la santé maternelle et infantile a connu des avancées considérables dans le monde. Le nombre de décès de mères et d’enfants de moins de 5 ans est ainsi passé de 12,5 millions en 1990 à 5,2 millions en 2019, son niveau le plus bas. Selon l’UNICEF, l’Afrique a bien profité de ce progrès, réduisant ce taux de décès de 43%.

Alors, comment ne qualifierait-on pas de « Pandémie de l’ombre », une maladie, qui  dans ses ravages, apporterait autant de perturbations dans un système de santé en pleine évolution ?

Cette pandémie a posé des problèmes de continuité pour la santé maternelle et infantile. On compte jusqu’à 50% du personnel  dans les centres de santé de base absents pendant la crise. Ce qui a amené à fermer pendant quelques temps certains services, comme le planning familial.

Et, si on ajoute à cela la réaffectation d’une partie du personnel de ces centres à la riposte contre le coronavirus au détriment des consultations classiques, on peut comprendre  à quel point le tort causé a été grand.

A ce sujet justement, selon l’UNICEF, plusieurs pays Africains ont été particulièrement touchés par cette désorganisation.

Les points focaux

Consultation dans un centre de santé. Crédit photo: Wikimedia Commons

Les politiques de distanciation c’est bien, le port du masque aussi. Mais, les femmes et les enfants doivent passer en premier. Nous ne devons pas perdre les acquis, encore moins les objectifs fixés :

« La réduction du taux de mortalité maternel et infantile. Le système de santé doit être renforcé ».

Et, dans cet ordre, nous rejoignons Sandrine Berthaud-Clair, les acteurs de la santé, l’UNICEF et les Nations Unies aussi dans ce constat.

La pandémie a relevé la fragilité des systèmes. Elle nous a rappelé une évidence. Elle nous a rappelé qu’aucun pays ne peut prétendre au développement durable s’il ne s’investit dans la santé de sa population, et d’abord celle de ses femmes et de ses enfants.

Nous le savons tous, il faut assurer l’avenir des enfants. La jeunesse c’est le fer de lance d’une Nation. Et on ne peut le faire sans assurer la santé des femmes. Car la femme c’est la mère, l’éducatrice, la compagne, la partenaire, la bonne amie…

La femme est une actrice très importante du le développement  à travers le monde. Il n’est donc pas question qu’une pandémie, fut-elle de l’ombre, viennent entraver sa santé, son évolution.

Luttons contre le coronavirus, mais n’oublions pas de préserver nos acquis.

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