La lecture, véritable passion chez les Africains

Article : La lecture, véritable passion chez les Africains
Crédit: Iwaria
26 décembre 2021

La lecture, véritable passion chez les Africains

La lecture en Afrique

Si vous voulez cacher quelque chose à un Africain, mettez-le dans un livre. Cet adage n’est plus tout à fait vérité d’évangile. C’est du moins ce que l’on apprend à travers Diara Ndiaye, dans l’une des éditions de son émission intitulé « Alors on dit quoi », sur RFI. En 2015, le site actualité.com nous révélait déjà qu’en Afrique, cinq millions des lecteurs lisaient les livres sur leur mobile.

On le constate donc clairement, si l’Afrique compte parmi ses enfants de grands écrivains, elle possède de plus en plus un lectorat remarquable. Et, les Africains ne lisent pas seulement les livres écrits par les Africains. Les écrivains étrangers puisent aussi leur lectorat en Afrique : les Africains sont devenus de férus de lecture.

Adulte aidant un enfant lors de la classe
Initiation à la lecture. L’aide des parents est primordiale (Crédit photo : iwaria.com)

Vulgarisation de la lecture :

Le 4 avril 2019, Diara Ndiaye publiait un podcast très intéressant de son émission intitulé « Alors on dit quoi » sur RFI. Dans ce podcast, elle va à la rencontre de Rita Droh, journaliste, et Mireille Tchonté, enseignante. Les deux dames, vivant en Côte d’Ivoire, ont décidé de mettre sur pied des initiatives innovantes. Elles se battent pour installer la lecture dans le quotidien des enfants.

Dans le même ordre d’idée, l’ONG les abeilles solidaires, créée en 2018 au Sénégal, œuvre pour appuyer le système éducatif et le développement des communes. Cet organisme a pour vocation de créer des bibliothèques solidaires au Sénégal. Amy Samb, fondatrice de l’ONG, parle également de son projet au micro de Diara Ndiaye.

On découvre tout au long de cette émission, que beaucoup de jeunes sont initié à la lecture par leurs parents. Les parents, eux-mêmes grands lecteurs, deviennent tout naturellement des exemples pour les enfants. Et cela se passe aussi bien en Côte-d’Ivoire, en Mauritanie qu’au Sénégal.

Les auteurs Africains

La littérature africaine est riche et variée. Depuis plusieurs décennies les auteurs ne cessent de marquer l’histoire à travers leurs œuvres emblématiques. Ils sont nombreux, ces pionniers de la littérature africaine dont on a longtemps parcouru les textes :

  • Camara Laye, l’enfant noir;
  • Mongo Beti, ville cruelle;
  • Ferdinand Léopold Oyono, le vieux nègre et la médaille …

Ils sont également nombreux, ceux qui continuent d’éclairer les esprits à travers leurs œuvres. Et quelques noms nous parviennent : Calixthe Beyala, Hemley Boum, wolé soyinka …

Les auteurs étrangers en visite en Afrique

Mais les Africains ne lisent pas seulement les auteurs africains. Les auteurs étrangers sont aussi connu dans les pays africains. Et cela se vérifie lors des salons du livre.

Le Cameroun a jusqu’ici organisé trois fois le salon internationale du livre à Yaoundé (2013, 2016, 2018). Et la présence des auteurs étrangers a été remarquée. Aller à la découverte du livre rentre donc de plus en plus dans nos habitudes en Afrique.

Lors de la première éditions du salon international du livre de Yaoundé qui a eu lieu du 05 au 07 décembre 2013, Gaston Kelman avait été l’une des plus grande attraction. On y a enregistré environs 3000 visiteurs.

Mais en 2016, lors de la deuxième éditions, le nombre de visiteurs est passé du simple au double : 15 000 visiteurs. Avec en prime, la présence très remarquée des auteurs étrangers tels que l’américain Eddy L. Harry, la belge Marie Wabbes.

La troisième édition en 2018 a également drainé les foules.

Et, il arrive que l’Institut français du Cameroun programme les auteurs étrangers. Ce n’est donc pas seulement lors du salon du livre que l’on peut voir un auteur étranger au Cameroun. Les Africains, les Camerounais en particulier, sont des passionnés du livre.

Pourquoi lisent-ils ?

Lire fait du bien, disent-ils. Ils lisent des livres mais aussi des journaux.

La lecture permet d’apprendre. Elle peut également servir à découvrir les différentes cultures à travers le monde. La lecture permet de rentrer dans le modernisme, de découvrir les nouvelles technologies, la science…

La lecture, véritablement passion chez les Africains, n’est donc pas qu’un slogan. 

Si on prend le cas du Cameroun, on constatera que les Camerounais s’adonnent de plus en plus à la lecture. C’est un changement positif dans les habitudes. Un nouveau vent qui souffle à travers les villes du Cameroun, ce n’est que de bon augure.

La lecture, véritable passion chez les Africains, on ne fait pas que le dire. Les indices le démontrent.

Quelques indicateurs dans la ville de Yaoundé

La ville de Yaoundé compte quelques anciennes librairies connues de tous.

Nous avons la librairie des éditions Clés. Il est peut-être important de dire que les éditions clés ont été créées lors de l’assemblée générale constitutive tenu à Yaoundé du 8 au 12 octobre 1962.  Nous avons la librairie Saint-Paul. On citera également la librairie des Peuples noirs, celle des éditions l’Harmattan, toutes situées pratiquement au centre-ville. Mais il en existe désormais de nouvelles.

On peut citer la librairie Nouguima, situé au marché Mokolo, la librairie Tal Computer située au quartier Biyem-Assi, la librairie Chrétienne les champions, située au quartier Elig-essono. Les habitants de la ville de Yaoundé peuvent ainsi se vanter d’avoir  des librairies à proximité.

Et, sur ce plan, Douala ressemble un tout petit peu à Yaoundé.

Quelques indicateurs  dans la ville de Douala

A Douala, nous avons la librairie papeterie Camerounaise (LIPACAM). C’est  l’une des librairies les plus anciennes, elle a été créée en 1963. Messapresse y impose aussi sa loi depuis plusieurs décennies. Et, tout comme à Yaoundé, un lectorat de plus en plus varié, constitué des jeunes, moins jeunes et séniors y discutent de livres.

Les nouvelles librairies aussi sont nées dans la ville de Douala, et se battent pour s’accaparer ce lectorat-là.

Et, quelques-unes de ces librairies ont attiré notre attention. Il s’agit de la librairie professionnelle située au quartier Bali, qui propose les livres de développement personnel. Il y a aussi Camer Bookstore, situé au quartier Deido, et très présent sur les réseaux sociaux. On n’oublie pas la FNAC nouvellement installée à Douala qui propose des livres variés. La liste est bien longue.

On a pas pour seuls indicateurs les librairies. L’existence des bibliothèque dans les grandes ville montre à souhait que les Africains lisent.

Ces bibliothèques sont très visités des grandes villes

Il s’agit des bibliothèques de l’Institut français de Yaoundé et de Douala. Beaucoup d’autres représentations diplomatiques offrent à lire au sein de leurs institutions. Ce qui donne la possibilité aux Camerounais d’apprendre les langues étrangères.

Un autre joyau est arrivé il n’y pas très longtemps : la bibliothèque de la Cène littéraire.

Ledit joyau est situé à la rue Foé (Essos) à Yaoundé. On peut y consulter plusieurs types d’ouvrage. C’est tout nouveau, c’est tout beau. Et ce n’est pas le tout premier joyau de la ville. Nous avions déjà au quartier Mimboman le CLAC (Centre de lecture et d’animation culturelle) fondé en 2007.

L’accès dans des bibliothèques est-il totalement gratuit ? Certainement pas.

Conditions d’accès dans des bibliothèques

Au Cameroun, les frais d’adhésion dans une bibliothèque varient entre 2 000F CFA et 10 000F CFA, selon que l’on soit jeune, étudiant ou adulte. L’abonnement est annuel. Evidemment, il peut arriver par une circonstancielle particulière, qu’un abonnement soit gracieusement offert.

La lecture au-delà du Cameroun

Bibliothèque nationale du royaume du Maroc
Bibliothèque nationale du royaume du Maroc, créée en 1926 est située à l’avenue Ibn Khaldoun Agdal Rabat . (Crédit photo : Wikimedia commons)

On retrouve aussi dans ces autres grandes villes africaines, les Instituts français et, les centres culturels d’autres représentations diplomatiques. Il est également important de noter que nombreux sont ces pays africains qui possèdent des bibliothèques nationales. Celle du Cameroun est située à Yaoundé.  En Côte d’Ivoire, la Bibliothèque nationale se trouve à Abidjan, capitale économique. Le Sénégal en possède aussi une, en plein Dakar.

Au Maroc, la bibliothèque nationale du royaume est située à l’avenue Ibn Khaldoun Agdal Rabat. Celle de Tunisie se trouve en plein cœur de Tunis, non loin de la mosquée Zitouna. Quant à l’Egypte, elle possède plusieurs bibliothèques. La plus ancienne de ses bibliothèques modernes, Dâr Al-Kutub, située au Caire, été fondée en 1870…

La lecture passionne de plus en plus les Africains. Et beaucoup vont bien au-delà de la fréquentation des bibliothèques publiques. Ils possèdent des bibliothèques personnelles. Comment pouvait-il en être autrement ? Lorsqu’on prend l’habitude de lire, on finit par avoir sa propre bibliothèque.

Lire et inviter à lire

Les personnes aimant la lecture ne se limitent pas qu’à lire. Ils lisent et invitent aussi à lire.

Armelle Touko, fondatrice des éditions Adinkra, a mis sur pied une idée efficace, amenant  des jeunes à parcourir les livres. C’est le concept « 100 petits écrivains ». 

Elle organise des ateliers d’écriture avec des tous petits les initiant non seulement à la lecture, mais aussi à l’écriture.

L’écho de cette action est allé bien loin, si bien que Nathalie Amar en a parlé  le 17 mars dernier sur RFI, à travers un échange avec Ulrich Talla Wamba, Directeur exécutif de l’Observatoire africain de l’édition (OAPE).

Et ce n’est que de bonne grâce, car la lecture enseigne, instruit et édifie.

Je vous souhaite à tous une très bonne lecture.

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